CHRONIQUE PARUE SUR LE QUOTIDIEN LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE LE 11 MARS 2007

DURAND D'AVRIL : « SPARADRAP »

Si en avril ne te découvre pas d'un fil, en janvier fais donc ce qu'il te plaît. Eric Durand d'Avril a donc choisi l'hiver pour faire paraître son nouvel album "Sparadrap". Originaire de Bar-sur-Aube, il a participé, en 1995, aux deuxièmes Rencontres d'Astaffort, imaginées par Francis Cabrel dans l'intention de mettre le pied à l'étrier des artistes en devenir. C'est à cette occasion qu'il fait la connaissance de Manu Codjia, autre régional de l'étape. Né à Chaumont, le guitariste est devenu une valeur sûre de la scène jazz où il côtoie régulièrement Erik Truffaz ou encore Daniel Humair. Un premier album "En Marchandises" vient sceller cette complicité en 2002. Un premier essai transformé deux ans plus tard avec la sortie de "Latex Minibus" sur lequel il se dévoile chroniqueur du quotidien et tireur de portraits plus ou moins anonymes. On reprend les mêmes ou presque et on recommence. Enregistré à Bruxelles par Rudy Coclet, le réalisateur attitré et inspiré d'Arno, "Sparadrap" bénéficie également des arrangements de Manu Codjia qui pose sa griffe en enveloppant chacune des chansons dans une ambiance différente.

Au risque de dérouter par son éclectisme, ce troisième opus offre quelques jolis moments. Treize compresses non aseptisées et leur fiole de Mercurochrome pour soigner les petits bobos de la vie. "Mauvais matins. Petits matins. Je ne crois plus en rien. J'observe mes congénères. Plus rien ne va. Et tout va de travers. C'est fou ce que tout ça génère."

Posant un regard sans complaisance sur le monde qui l'entoure, Eric Durand d'Avril évoque dans un style très personnel, les errements d'une société qui se cherche et qui se perd. Une vision exacerbée où se mêlent humour, poésie et dérision. Scotchant !

Eric Durand d'Avril évoque les errements d'une société qui se cherche.

Etienne Clément