CHRONIQUE DE L'ALBUM SPARADRAP SUR www.impudique.net

Sparadrap, l’album micmac de Durand D’Avril

Le mardi 7 août 2007, par Cali Rise

Troisième album d’Eric Durand D’Avril, Sparadrap se découpe en 15 morceaux, 15 tranches de vie scalpelisées de phrases légèrement sures, alambiquées au sel des jours qui nous entourent.
Tout commence par des Matins miniatures, titre rock agressif comme le rasoir aveugle qui coupe la peau mal réveillée et la ville de Durand D’Avril devient la nôtre. On s’y promène (re)découvrant les fausses grenouilles qui dégueulent l’eau de la fontaine du square (Batraciens inutiles), la pelle mécanique conduite par un africain égaré en pleine brousse parisienne (Loin de l’Afrique), la pétasse peroxydée qui ne veut pas vieillir et passe ses journées à se noyer dans des gins tranxène (Norma Jean Cocktail Kennedy), la créature blonde danoise qui se transmute perchées sur des échasses (Tout petit tout bi), le jeune camé voleur de vieille dame qui pense s’éclater en sniffant son rail de coke (Qu’est-ce qu’on kiffe ?), un bleu imbibé comme un baba au rhum qui met des contredanses à tout va place Beauvau (Un bovin place Beauvau), de drôles de mamans poules qui engraissent leur progéniture chez Mac Do (Le good vivre)…

Crédits photos : Fanny Bruno

Il n’y a pas à dire, Eric Durand D’Avril est un vrai chirurgien des mots. Secondé de Manu Codjia pour la composition des morceaux, l’artiste nous offre un album qui décapote sur fond de rock, reggae et d’électro. Sa voix se fait dure, se fait douce au gré des musiques et on en redemande. D’ailleurs, la rhapsodie finale, Sparadrap micmac, est un pur régal !

Sparadrap, Durand D’Avril, 10 Lexie/ Besides